
Les transformations numériques : une opportunité pour la mixité ?

#JamaisSansElles : une initiative d’un club masculin
Natacha Quester-Séméon est fondatrice du club Girl Power 3.0 qui réunit des femmes créatrices et entrepreneures. Il y a 10 ans, ce nom volontairement provocateur voulait signifier que les femmes ont un coup d’avance bien qu’elles soient sous-représentées dans les débats.
En octobre 2015, en réaction à la conférence franco-allemande où aucune femme n’était représentée, un tweet trouve un écho chez Axelle Lemaire, Benoît Thieulin et Guy Mamou-Mani. Ce dernier, alors président du Syntec Numérique, a pris l’initiative de dire : “je n’interviendrai plus à aucune table ronde où il y a pas au moins une femme”. Le club des gentlemen était né, fédérant de plus en plus de personnalités et une communauté croissante autour du hashtag #JamaisSansElles.
Ces hommes qui s'engagent pr les femmes #HeForShe #JamaisSansElles #RDVF pic.twitter.com/oxbC0twHO8
— Coralie Huché (@EngyCH) 15 avril 2016
Un changement de mentalités
Des réseaux au service de l’empowerment de la société émergent partout. Les valoriser et les fédérer fait d’ailleurs partie de la mission du groupe Bleu Blanc Zèbres dont Natacha Quester-Séméon est co-fondatrice. Et selon elle, c’est un phénomène qui ne touche pas que les jeunes : “Il faut qu’on change de logiciel et qu’on ne s’oppose pas les uns les autres. De la même façon que nous ne devons pas opposer les hommes aux femmes.”
10% des femmes seulement apprennent à coder
Il est nécessaire que tout le monde se mobilise, hommes et femmes, pour faire bouger les lignes. Tout d’abord en proposant des role-models pour favoriser l’identification, et pas seulement des exemples de multi-milliardaires ! Ensuite, en permettant aux femmes de prendre la parole pour leurs compétences professionnelles et pas seulement parce qu’elles sont le faire-valoir de la gente féminine dans une table ronde (même si le passage par la “femme-alibi” est un passage obligé pour Muriel de Saint Sauveur)… Enfin, un cadre bienveillant est nécessaire pour accueillir les femmes dans des mondes à majorité composés d’hommes.
"Apparaît une nouvelle forme de féminisme" @MdeSaintSauveur #rdvf #JamaisSansElles pic.twitter.com/g1ftCkgKwp
— Ch-Ant. Berthonneau (@ca_berthonneau) 15 avril 2016
Un mouvement définitivement féministe
Pour les femmes de la génération de Muriel de Saint Sauveur, lutter pour l’égalité homme-femme était un combat. Ensuite c’est devenu une philosophie et maintenant c’est un mouvement. Pourquoi ? Parce que les jeunes femmes aujourd’hui y intègrent les hommes. C’est complètement nouveau !
Il faut aider les femmes à avoir confiance en elles
C’est un travers de leur éducation. S’il y a si peu de femmes dans le monde de la technologie, c’est d’abord parce qu’on ne leur a pas appris que c’était possible, d’après Muriel de Saint Sauveur. Des espaces où les femmes se retrouvent entre elles sont nécessaires pour qu’elles se renforcent et par ailleurs, d’autres groupements ouverts aux hommes permettent d’emmener plus loin ce “nouveau féminisme”, en occident mais aussi dans certains pays émergents.
L’outil numérique libère la parole des femmes
“Je ne veux plus qu’on m’impose un choix, je veux décider moi-même de ma vie.” Cette voix portée par de nombreuses femmes dans le monde a trouvé un fort écho sur les réseaux sociaux. Certaines femmes s’y sont exposées dévoilées, d’autres nues. Elles trouvent ainsi un moyen de s’affirmer et font vaciller certains patriarcats.
Aux #rdvf : @MdeSaintSauveur admire le travail de Malala, militante pakistanaise. pic.twitter.com/PUYIGmwEQ8
— Coralie Huché (@EngyCH) 15 avril 2016
La génération Y pousse l’entreprise à se transformer
Plus de femmes qui travaillent, plus de demandes d’ouverture et de flexibilité, plus de connexions, plus d’outils et aussi davantage d’horizontalité et de mobilité. Pour Muriel de Saint Sauveur, face à toutes ces révolutions, l’entreprise ne peut que s’adapter.
Pour Natacha Quester-Séméon, la transformation digitale et la mixité ont une opportunité historique majeure. Les grands groupes qui ont peur de se faire ubériser réalisent aussi que l’innovation vient du mélange culturel, social, générationnel et de la mixité, tout simplement pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
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